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En mars, des délégations de neuf pays partenaires se sont réunies à Berlin à l'occasion de la conférence des partenaires sur l'élargissement de l'accès au financement pour les agripreneurs. Aux côtés de l'AUDA-NEPAD, du FIDA, du BMZ, de la GIZ et d'autres, une centaine de participants ont travaillé sur des solutions pratiques pour soutenir l'inclusion financière dans la transformation agricole et transmettre leurs conclusions au processus CAADP de l'UA à Kampala.
" Investir dans l'agriculture, ce n'est pas seulement faire des affaires, c'est aussi investir dans la sécurité alimentaire et le développement rural."
Cette conviction de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan marque le travail du projet global de la GIZ « Promotion du financement agricole en faveur des exploitations agricoles et entreprises agro-industrielles en milieu rural » (PG ProFinA) depuis 2016. Neuf pays africains, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Malawi, le Mali, le Nigeria, le Togo et la Zambie, ont amélioré l'accès des petites entreprises agricoles et de transformation à des services financiers adéquats avec le soutien de la coopération allemande au développement. Les partenaires de coopération sont des institutions financières locales, des entreprises agricoles et différents ministères des gouvernements respectifs.
À la mi-mars 2025, des délégations des neuf pays, composées de représentant.es du gouvernement, des institutions financières et de la société civile, ont rencontré des représentant.es de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD) et du FIDA ainsi que du BMZ, de la KfW et de la GIZ. L'objectif de cette conférence de trois jours, qui a réuni une centaine de participants, était de se mettre d'accord sur des solutions efficaces à grande échelle et de développer des approches stratégiques pour faire avancer la transformation nécessaire des systèmes agricoles et alimentaires. Les résultats ont été résumés dans une déclaration qui a été remise au représentant de l'AUDA-NEPAD, Chola Mfula, à la fin de la conférence. Ils doivent y contribuer à la mise en œuvre du programme agricole de l'UA (CAADP) dans le cadre de la déclaration de Kampala récemment adoptée.
L'octroi de crédits aux exploitations agricoles n'est pas très intéressant pour les banques commerciales africaines, car l'activité est petite et risquée - ou alors les crédits sont trop chers pour les emprunteurs et emprunteuses. De plus, les petites entreprises rurales sont souvent peu orientées vers le marché et peu intégrées dans l'économie monétaire. Pour permettre à ces entreprises d'accéder à des services financiers adaptés, la GIZ travaille aussi bien avec des institutions financières locales qu'avec des entreprises agricoles. L'objectif est d'adapter les services financiers du secteur financier formel aux besoins des exploitations agricoles et des entreprises rurales basées sur l'agriculture. Par exemple, les acteur.rice.s des deux côtés ont la possibilité de se former sur des sujets tels que l'éducation financière, le financement de la chaîne de valeur agricole, l’analyse de modèles économiques et les investissements. Les solutions qui ont fait leurs preuves sont ensuite intégrée dans le portefeuille des institutions financières et sont mises à la disposition des représentant.es du secteur agricole. Les applications numériques ou les assurances font souvent partie de l'approche, par exemple les assurances contre les pertes de crédit en cas d'événements climatiques dévastateurs tels que les sécheresses ou les inondations.
La mise en œuvre à grande échelle d'instruments efficaces et leur intégration dans les processus de transformation nationaux supposent que le pilotage politique et la coordination des processus soient assurés par les acteurs centraux des pays partenaires. Pour ce faire, il convient d'intervenir aux niveaux continental, national et local et de se concentrer sur l'interaction entre les niveaux. La coopération au développement bilatérale et multilatérale peut soutenir ces processus, mais elle doit adapter ses approches à l'évolution des exigences des pays partenaires.
La déclaration remise à l'AUDA-NEPAD par les participant.e.s à la conférence se concentre sur cinq points :
La déclaration finale est disponible en anglais et en français.
L'agriculture reste le secteur économique le plus important dans la plupart des pays africains. Comme Kofi Annan l'a souligné à maintes reprises, le financement des petites exploitations en particulier est la seule chance pour une large partie de la population de surmonter la faim et la pauvreté. Sans le soutien de l'État, cela ne sera pas non plus possible à l'avenir. Les participant.e.s à la conférence de Berlin ont donc proposé des approches et des instruments innovants permettant aux acteurs publics et privés africains d'améliorer leur coopération. Ils ont également discuté du rôle que pourrait jouer à l'avenir une coopération au développement transformée.
Chola Mfula, chargée de programme Agroalimentaire et Investissements, Agence de développement de l'Union africaine (AUDA- NEPAD) :
En tant qu'AUDA-NEPAD, nous avons pour mission de travailler avec les États membres sur des cadres politiques et réglementaires qui permettent aux acteurs des systèmes agricoles et alimentaires d'avoir un meilleur accès à des financements abordables. La transformation des systèmes agricoles et alimentaires en Afrique nécessite une collaboration entre le secteur public, le secteur privé et la société civile. Le cadre pour cela, déjà conçu dans le contexte du CAADP Malabo, s'appelle le Cadre de partenariat pour l'agroalimentaire dans les pays (CAP-F) et fait partie du CAADP. Le CAADP de Kampala vise à améliorer et à mettre en œuvre le CAP-F dans les États membres.
Mariam Djibo, directrice générale de l'institution de microfinance ADVANS en Côte d'Ivoire :
La clé est de « dé risquer » le financement. Pour cela il faut mutualiser : pousser les agripreneurs à se regrouper à travers des coopératives ou des interprofessions avec un leadership inclusif et une bonne gouvernance et à s’intégrer contractuellement dans des chaînes de valeurs. Ensuite travailler avec les ONG et les États au renforcement des capacités des opérateurs en gestion financière, en planification de leurs investissements et maîtrise des risques opérationnels. Aussi je pense que le secteur privé avec l’appui de bailleurs régionaux et internationaux devrait construire un écosystème innovant de financement avec pour objectif d’élargir les instruments financiers et les modes d’intervention afin de mieux soutenir l’investissement dans les acteurs de l’innovation technologique, de la transformation et de la logistique.
Mwendalubi Moono Msoka, directrice du département de l'économie agricole et du marketing au ministère de l'Agriculture de Zambie :
Suite à cette conférence, je recommande vivement d'améliorer la fourniture de services de conseil agricole afin d'aider les entrepreneurs agricoles à améliorer leur productivité, la qualité de leurs produits et leur accès au marché. Il faudrait également travailler en étroite collaboration avec les institutions financières afin de développer des produits et des services financiers sur mesure, facilement accessibles à nos entrepreneurs agricoles.
Thérèse Coulidiati, responsable des relations extérieures de la Fédération nationale des femmes tisserandes du Burkina Faso (FENATI/BF) :
L'amélioration de l'accès au financement et la transformation des systèmes agroalimentaires renforcent les femmes et les filles du Burkina Faso en améliorant leurs compétences techniques et leur autonomie et en générant des revenus, tout en réduisant le chômage et la criminalité et en augmentant la productivité et la consommation locales.
Mtalika Khumbo, responsable de la supervision des marchés de capitaux et de la microfinance à la Reserve Bank du Malawi :
Le Malawi étant une économie agricole, nous souhaitons, par le biais de la Déclaration de Kampala, encourager les investissements et les financements en proposant des prêts et des financements abordables aux institutions financières prêteuses, à des taux d'emprunt préférentiels ou réduits, afin de permettre aux entrepreneurs agricoles d'accéder au crédit à moindre coût.
Dr. Andreas Schaumayer, chef d'unité 123, ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement :
L'accès au financement agricole et à des droits fonciers garantis est la clé de l'amélioration de la productivité et de la sécurité alimentaire en Afrique. Mais c'est au gouvernement, au secteur privé et à la société civile des pays partenaires africains qu'il incombe de piloter politiquement ce processus, de le faire progresser et de l'élargir. L'Allemagne reste un partenaire fiable dans ce domaine.
Par Birte Brecht-Drouart et Jörg Schindler